lundi 14 juin 2010

Concours nouvelles Rock

J'ai pas été sélectionné, tant pis =(

Je vous mets le texte ici ^^


Elle…

Il fait sombre, ambiance calme, je la caresse du bout des doigts. Elle émet de petites plaintes gémissantes sous mes doigts encore froids. Je sais bien ce que je dois faire, je connais mon texte, je connais mon rôle. Tout ça c’est dans mes cordes…Il n’y a qu’avec moi, grâce a moi, qu’elle atteint les sommets. Elle vibre, gémit, lance ses cris au travers de la pièce. Je frémis au contact de son corps glacé, lisse comme du verre. Je vibre au même rythme. Je m’envole, je disparais, le temps n’existe plus. Il n’y a plus que nous au monde.
Le chuchotement de ma voix a l’unisson de ses sons, subtils, délicats.
Je la frôle, je la touche, j’appuie plus fort. Gémissements, sons étouffés.
 
Accords parfaits.

Mes parents ne comprennent pas, je m’enferme dans le mutisme. Non je ne suivrais pas leur pas. Non je ne veux pas. Serait-ce mieux ailleurs ? Je n’y crois pas !  Il n’y a qu’elle. Elle me comprend, comprend mes plaintes, mes joies. Elle les fait devenir vivante, utile, c’est mon exutoire. Elle et elle seule.

Mes désirs…
Mes pulsions…
Mes envies…
Mes dérives…
Mes délires…
Mes ambitions…

Elle est l’unique.


Bien sur, c’est différent, loin des relations standard dont on vante les mérites. Bien sur qu’elle n’est pas comme moi. Mais l’humanité me désole… Et quand je lui en parle elle donne échos à ma voix, rend mes paroles importantes. Pourquoi irais-je vivre au milieu de mes semblables? Je n’y vois que des diables aux voix mielleuses, sentiments hypocrites, délires psychédéliques de paranoïaque psychotique, psychose, névrose, en dose. Seul l’argent compte, et ils le comptent à s’en rendre dépendant.

Réussir ma vie?

Pour eux c’est, gagner de l’argent, se marier, faire des enfants, construire une maison, faire des concessions, compromis sur compromis jusqu’à ne plus comprendre à quoi se résume la vie. Et cette vie futile, inutile, dans les normes, la finir dans un lit à ne plus savoir bouger un doigt. Ecraser par le poids de leurs actes manqués, de leurs rêves, depuis trop longtemps oubliés.

Pour moi, c’est avec elle, mes doigts, nos voix … Dans la rue, avec ou sans toit, juste elle et moi. Relation sans compromis, elle ne vit qu’à travers moi. Et ma vie, qu’elle soit futile, inutile, tant qu’elle sera hors normes, sera belle ! J’aurais vécu mon rêve jusqu’au bout, sur des rythmes endiablés.

Chamade de mon cœur comme fond sonore.
Vibrations de ses cordes comme route à suivre.
Respirations saccadées pour tout métronome.


Et dans dix ans, vingt ans, cent ans, peu importe…Nos voix résonneront encore et encore.

Je vis par elle, avec elle, pour elle,...
Elle vit par moi, avec moi, pour moi…

Ca a commencé par des mélopées, méli-mélo mélodramatique, chansons d’amour, Sardou, Gainsbourg…
J’ai poursuivi, agressif, alternatif, d’Elvis à Smashing Pumpkins en passant par The Cure.
Je presse les cordes, j’arrive à l’extase, phase finale, je lui ai donné la vie. Elle à un nouveau genre, cède à toutes mes envies. Je suis le créateur.

Je l’ai aimé à tous les sons. A toute les périodes de mon existence. Je la tiens au creux de ma main, si elle se brise, je me brise. Si elle brûle, je vais en enfer. Si elle disparaît je redeviens poussières.
Si je disparais elle redevient ce qu’elle était, objet inanimé, peut-être reléguée au fond d’un grenier. Qui pourrait la trouver ? La révéler mieux que moi ? Moi qui la connaît par cœur…Chaque courbes, chaque réactions face aux pressions, jusqu’ou peut monter sa voix, comment faire vivre ses sons, à quel rythme son cœur bat, à quelle vitesse ses cordes vibrent.

Je ne peux pas vivre sans elle…

Il fait sombre, ambiance calme, je la caresse du bout des doigts. Elle émet de petites plaintes gémissantes sous mes doigts, pour toujours froids. Je sais bien ce que je dois faire, je connais mon texte, je connais mon rôle. Tout ça c’est dans mes cordes…Il n’y a qu’avec moi, grâce a moi, qu’elle atteint les sommets. Elle vibre, gémit, lance ses cris au travers de la pièce. Je frémis au contact de son corps glacé, lisse comme du verre. Je vibre au même rythme. Je m’envole, je disparais, le temps n’existe plus. Il n’y a plus que nous au monde.
Le chuchotement de ma voix a l’unisson de ses sons, subtils, délicats.
Je la frôle, je la touche, j’appuie plus fort. Gémissements, sons étouffés.

Les cordes ne vibrent plus, vocales ou ferrailles, elle se sont tues.
Je ne sais pas si, pour vous, j’ai réussi ma vie. Elle n’était pas vraiment hors normes … Mais elle était belle… Jamais je n’ai éloigné mes doigts de son corps, ma voix de ses sons…J’ai vécu par envie, par passion, par folie…

Ma guitare…

Ma vie…
 
Chamade de mon cœur comme fond sonore.
Vibrations de ses cordes comme route à suivre.
Respirations saccadées pour tout métronome.

Sexe, Drogue, rock’n roll…

Pas besoin de relations charnelles, en elle, j’ai trouvé mon éternel, mon unique drogue, la musique de fond de ma vie, les hauts, les bas, les descentes en enfer, les montées au paradis.

Mes délires les plus profond, ma folie, je sombre dans la passion. Je dérive sur mes envies, me mène plus haut que mes ambitions, plus loin que mon destin.

Je n’ai besoin de rien…Juste mes doigts…Juste sa voix…

Vision panoramique, je vois sur terre que l’on m’enterre, à mes côtés, elle, mes textes, ma vie sur bout de papier…Une musique que j’ai composé, résonne violemment dans toute la ville, on entend les derniers cris de ma vie, notre vie.

De mon enfance bercé d’illusions, mon adolescence de désillusions, mon éternel « adulescence » de rêves, d’espoir, de demie victoire…

Et dans dix ans, vingt ans, cent ans, peu importe…Nos voix résonneront encore et encore…



Kaïna Kanameï

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